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Lloyd Parks 2.0

Le label suisse Fruits Records presse un titre récent de Lloyd Parks en 45 Tours. Entre tradition et modernité...

Lloyd Parks, bassiste légendaire bien que discret, chanteur au sein des Termites ou band leader de We The People dans les années 70, a aussi été un chanteur exceptionnel. Si Officially reste son plus gros tube en Jamaïque (Slaving est aussi très connu tout comme Mafia), les connaisseurs s'arrachent ses singles originaux depuis des décennies, sombrant sous le mysticisme limpide de compositions toujours inspirées comme We'll Get Over It, Ordinary Man ou Darling Donna. Ses albums d'époque, plus rares encore, ne lui ont pas permis de rivaliser avec les artistes majeurs d'une décennie unique. Ce n'est en aucun cas un problème de qualité. Mais Lloyd Parks n'avait pas ce charisme "roots" tant recherché alors. L'époque était "dread" et il fallait chanter le ghetto, la fierté identitaire et la révolte sans concessions. Or Lloyd Parks a toujours fait preuve de subtilité dans son écriture ; paroles et musique. Trop classique.

Mais en 2019, il reste l'un des rares détenteurs de ce son caniculaire des 70s, lorsque les basses semblaient traverser les déserts de l'Ancien Testament sous la direction tyrannique de la batterie. Et que les voix coulaient en onguent de miel sur nos âmes enflammées. Ce roots là n'est plus qu'un souvenir ; on ne l'entend plus guère que sur de vieux vinyles, pressés pour la plupart des années avant la naissance de ceux qui les écoutent aujourd'hui.

Le label suisse Fruits Records, néanmoins, s'inscrit volontairement dans la lignée royale du reggae éternel, celle qui s'exprimait à travers le vinyle ; et prouve qu'elle a de beaux restes. La démarche, consciente, a peut-être moins de charme ; elle demeure d'une authenticité évidente. Ce titre, tiré de l'album The Inspirators (Fruits Records, 2016), prouve que Lloyd Parks sait toujours écrire des chansons, qu'il a encore une voix et... une basse ! Le classicisme a cela de magique qu'il ne se démode jamais. D'ailleurs, ce No Bother Chuck It Pon Me sort tout droit des années 70 ; tout comme son dub (signé Roberto Sanchez), qui suit quelques commandements du genre tels que gravés dans le marbre par King Tubby. Un excellent 45 Tours, donc. Au son sérieux (Horsemouth, Chinna...). Qui n'a qu'une faiblesse, celle d'appeler à la comparaison avec les années 70 ; époque avec laquelle nul ne saurait rivaliser de nos jours, même ceux qui l'on faite.

Disponible en 45 Tours (dont une édition limitée). Pour le commander : infos@fruitsrecords.com

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