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Les "assassineurs" de Paris !

La peine de mort ne fut abolie en France qu'en 1980. Au XVIIIe siècle, elle donnait lieu à de terribles spectacles en Place de Grève, accompagnés d'un folklore déroutant.


Extrait de

Vivre & mourir à Paris au XVIIIe siècle (Le Moine marin) :



- La populace de Paris raffole des exécutions.

- On lui reproche de courir en foule à ces odieuses exécutions, il est vrai ; mais lorsqu’un criminel fameux, renommé, est annoncé, le beau monde y court comme la plus vile canaille ! Nos femmes elles-mêmes, dont l’âme est si sensible, le genre nerveux si délicat, qui s’évanouissent devant une araignée, ont assisté à l’exécution de Damiens (il avait tenté de tuer Louis XV, nde) ! & n’ont détaché que les dernières leurs regards du supplice le plus horrible & le plus dégoûtant que la justice ait jamais osé imaginer pour venger les rois. (...) & nous osons parler de nos lois, de nos mœurs, tandis que, sans le cri éloquent des écrivains, nous n’aurions pas appris à rougir de ces atroces turpitudes. Que nous avons encore besoin d’être conduits à la sensibilité, & à la raison ! Les colporteurs qui crient les sentences de mort, la médaille de cuivre sur l’estomac, font quelquefois retentir l’arrêt fatal jusqu’aux oreilles du supplicié ; cruauté impardonnable ! Ils appuient surtout sur ces mots : qui condamne un assassineur ! Le barbarisme est de leur invention ; car il frappe plus vivement le peuple que le mot assassin, & le peuple dit toujours assassineur. Cela lui semble plus énergique.




- C’est bien en place de Grève que l’on a tranché la tête du scélérat Cartouche ?

- Non, jeune ami. Il fut, lui aussi, roué vif. Ce qui est un supplice fort commun. Mais une tête tranchée, voilà un phénomène ! Elle laisse un long souvenir, & l’on en parle comme d’un événement extraordinaire. Seulement on ne coupe plus guère les têtes. Le sabre qui les coupe est rouillé dans le fourreau, & l’exécuteur a oublié cette partie de son métier. Il ne sait plus que pendre & rouer ; son bras inexpérimenté a manque le Comte de Lally. Car la dernière qui tomba sous le fer du bourreau fut celle de ce général. C’est un privilège réservé aux gens de condition (...) Mais le bourreau le manqua.


Photo : la feuille vendue au pied de l'échafaud de Cartouche en 1721. Les erreurs grossières prouvent qu'elle fut imprimée à la hâte (mais " avec privilège ", c'est-à-dire l'accord de la censure) avant même la mort de Cartouche (afin d'être vendue le jour même).


- Le manqua, Monsieur ?

- C’est-à-dire qu’il ne le décapita pas d’un seul coup.


- Mon Dieu, quelle horreur !

- On ne sait plus trancher les têtes, disait l’autre jour un ancien officier un peu chagrin, se promenant aux Tuileries. (...) Un gentilhomme, continua-t-il, condamné à mort sous Louis XIII, recommanda au bourreau de ne frapper que lorsqu’il lui ferait un certain signal. Il le répéta, croyant que le bourreau n’y avait pas pris garde. L’exécuteur lui dit alors : c’est fait, monsieur, secouez-vous ; & la tête tomba. (...)"


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