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Reggae & politique..., interview de l'auteur sur KWF.


Photo DREAD Editions

KWF : Salut Thibault. Pour ceux qui ne te connaissent pas, tu es notamment le fondateur de la mythique revue Natty Dread, et aujourd’hui de Dread Editions. Tu viens de faire paraître un bouquin, Reggae & Politique dans les années 70. Commençons par le début : comment naissent les deux partis de l’île, PNP et JLP ?

TE : Ces deux partis sont nés d’une même entité, fondée à la fin des années 30-début des années 40, qui au départ était des “unions”, des syndicats de travailleurs. La Jamaïque est sur la route de la United Fruit company, très importante pour la banane dans les Antilles, donc les travailleurs s’organisent en syndicats, c’est là que le pouvoir se tient, et c’est de là que naissent, d’abord le PNP, et ensuite le JLP, avec Alexander Bustamente. Ce sont les deux gros partis de l’île, qui restent encore aujourd’hui, et qui vont créer cet antagonisme dans les années 70, entre, en gros, les socialistes du PNP, et les capitalistes du JLP. Le PNP est au départ un parti de middle-class, incarné par la figure allégorique de Mr Brown. C’est Michael Manley qui va changer ça. Il essaye de transformer l’antagonisme de races qui existe en antagonisme de classes. C’est pour ça qu’il va entrer en osmose avec le mouvement révolutionnaire, identitaire de l’époque, dont le mouvement rasta.


KWF : Et alors, quel est l’objet du livre : tu as voulu raconter l’épopée socialiste de la Jamaïque, et son cortège de désillusions ?

TE : Non, ce n’est pas un livre socialiste, ce n’est pas un livre pro-Pnp comme on a pu dire. C’est un livre qui explique pour moi ce qu’est le vrai reggae, le “vrai” reggae c’est à dire le reggae baigné dans son milieu politique et social naturel. Tous les gens qui en écoutent savent que le reggae a une identité extrêmement forte, d’abord parce c’est une musique identitaire, et ensuite parce que dès qu’elle sort de Jamaïque, elle perd de son contenu, elle se dilue, ça devient autre chose, pas forcément mauvais, mais ce n’est plus du reggae. Et même Bob Marley, qu’on a écouté pendant des années en pensant que c’était l’apôtre du Tiers-Monde, le chantre de la révolution, est baigné de politique. Il est à fond dedans, il a failli y perdre la vie, et a soutenu ouvertement le PNP…(...)


Lire la suite sur le blog Killers Without Fillers de Jérémie Younes.

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