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Bad boys et grosses voitures...


Sur cette terrible photo prise à Londres lors des préparatifs du One Love Peace Concert de 1978, Bob Marley est entouré des hommes les plus dangereux de Jamaïque (après quelques politiciens) : Claudie Massop (gauche), Tony Welch et Tek Life (droite).

Les deux premiers étaient, respectivement, les Dons (ou parrains) des deux plus gros gangs politisés de l'île, basés à Tivoli Gardens pour le premier (quartier JLP contrôlé par le politicien Edward Seaga) et à Concrete Jungle / Trench Town pour le second (contrôlé par le politicien Anthony Spaulding, très proche de Bob Marley et de Don Taylor). Dans ses mémoires, Bob Marley & Moi, Don Taylor dévoile les accointances de Marley avec les politiciens et leurs "soldats".

Dans Reggae & politique dans les années 70, nous écrivons que Bob Marley achèta un jour une BMW à Claudie Massop. Nous tirions cette anecdote du livre de Don Taylor, Bob Marley & Moi. Mais après une relecture plus méticuleuse (traduction oblige), nous nous sommes aperçus que s'il avait effectivement toujours été très proche de Massop, ce n'est pas à lui que Bob offrit une BMW.... En fait, il "n'offrit" pas exactement de BMW à qui que ce soit. Extrait du livre de Don Taylor, histoire de remettre nos pendules à l'heure :

"Nous vivions quasiment en permanence avec Claudie Massop et Tony Welch. (...) Welch était le Don (ou parrain) du PNP. Il faisait environ 1,75 mètre, était plutôt mince et clair de peau; c'est Anthony Spaulding, le parlementaire PNP de Trench Town, qui l'avait présenté à Bob. (...) Ils pouvaient (Massop et Welch) obtenir de Bob ce qu'ils voulaient. Par exemple, lors d'un voyage à Miami, Bob acheta une BMW à Tony (Welch). En fait, il n'avait fait qu'avancer l'argent et Tony était censé le rembourser mais, à ma connaissance, il ne l'a jamais fait."

Don Taylor, Bob Marley & Moi (DREAD Editions)

D'après son manager, Bob Marley s'entourait toujours de ces sales types dans l'espoir de les unir. Mais ayant grandi à Trench Town, Bob était sans doute fasciné par la violence. Il connaissait ses codes, son pouvoir ; et avait appris à les respecter. On sait d'ailleurs qu'il n'hésitait pas à recourir à la violence lui-même pour régler certains problèmes. Mais il n'est pas étonnant que Bob se retrouvât entouré de ces hommes qui, à ce moment-là, prenaient une place de première importance dans la société jamaïcaine qui était en train de se structurer autour de la corruption politicienne et de la violence. La position de Bob Marley l'attirait forcément au centre de tous les pouvoirs de l'île, celui des politiciens en place ou dans l'opposition comme celui des badman. Cependant, dans cet environnement hostile, des tas de types rayonnaient autour de lui pour assurer sa "protection". En tournée, il emmenait souvent Massop, Welch ou l'un de leurs hommes, comme en atteste la présence de Lip, la petite frappe de Trench Town, sur le polaroid du sycomore (voir Slate.fr).

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