… with apologize.

Le gouvernement vient de s'excuser officiellement auprès de la communauté rasta pour le CORAL INCIDENT de 1963. Un Rasta qui avait été blessé par balles par la police en s'opposant à l'expulsion de sa communauté avait décidé de se venger en tuant un pompiste identifié comme hostile aux Rastas. La cavale de son petit groupe, sanglante, avait déclenché une panique nationale et abouti à une répression aveugle (à travers toute l'île, des Rastas étaient arrêtés, battus, rasés…). Le Premier Ministre de l'époque, le désormais héros national, Bustamante (JLP) aurait alors déclaré : "Tous les Rastas que les prisons ne pourront contenir iront au cimetière." Mais cette phrase n'est relayée par aucun organe de presse de l'époque. Et si le politicien réagit en cow-boy, envoyant l'armée sur place, il finira par calmer les esprits et par blâmer les rapports "alarmistes" des journalistes lors de l'incident. C'est aussi à cette occasion que sur durcit la campagne anti-ganja, que l'on pense responsable de la conduite des Rastas tueurs. Bustamante envoie même un hélicoptère pour repérer les champs de ganja illicites. Dès 1963... police in helicopter!

L'événement, fondateur dans l'épopée Rasta, est célébré tous les ans. C'est au cours de l'une de ces célébrations, en 2007, que nous prenions le cliché ci-joint. Sur scène, toute la nuit, des Rastas viennent témoigner de ce qu'ils vécurent à l'époque (humiliations, arrestations, mais pas d'exécutions sommaires comme entendu parfois). Le Coral Gardens, surnommé le Bad Friday, est l'exemple ultime de la manière dont Rasta a toujours réussi, à force de rhétorique et de conviction, à retourner les éléments négatifs en armes de communication. Un autre exemple ? Les mèches noueuses et effrayantes, les fameuses "natty dreadlocks", devenues un symbole de la négritude jamaïcaine.

Plus de détails dans le Gleaner : http://jamaica-gleaner.com/article/lead-stories/20151211/apologise-and-compensate-rastafari-says-public-defender-investigations

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